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Personne âgée vulnérable : l’éthique s’invite au débat

L’espace de réflexion éthique de Guadeloupe et des Îles du Nord (EREGIN) apporte son éclairage à l’occasion d’une conférence-débat, initiée par le centre hospitalier de Basse-Terre, sur la prise en soins et l’accompagnement de la personne âgée vulnérable.

La démarche de réflexion éthique n’est pas seulement un choix moral, c’est un impératif essentiel pour la préservation de sa qualité de vie et de son bien-être. C’est même en enjeu sociétal, comme le rappelle le centre hospitalier de la Basse-Terre (CHBT) dans l’intitulé de sa conférence-débat consacrée à la prise en charge de la personne âgée vulnérable et organisée sur site le 19 avril.

Destinée aux professionnels de santé et au grand public, cette rencontre dresse un état des lieux de la prise en soins en intra et extra-hospitalier sur le territoire, répond aux interrogations et apporte des pistes d’amélioration via l’intervention de plusieurs spécialistes.

Très attendu sur cette question, l’espace de réflexion éthique de la Guadeloupe et des Îles du Nord (EREGIN) apporte un éclairage indispensable. « Nous avons tendance à penser que lorsque la personne âgée est vulnérable, elle n’a plus autant de droits, regrette Natacha Abelli, cadre de santé chargée de la qualité, de la gestion des risques et de la relation avec les usagers au CHBT. Or, ce n’est pas le cas. Qu’elle ait ou non des troubles cognitifs, elle reste une personne à part entière. Comment bien agir au quotidien, tout en respectant ses droits et en apportant le soin optimal et adapté ? Nous comptons sur L’EREGIN pour nous apporter quelques éléments de réponse ».

Réflexion collective

En matière de prise en soins de la personne âgée vulnérable, plusieurs thématiques sont, en effet, susceptibles de nécessiter un questionnement éthique : le maintien à domicile ou l’accueil en institution, la prévention des chutes, la fin de vie, la vie affective, la sexualité, l’obstination thérapeutique, l’hospitalisation non pertinente, les troubles cognitifs, etc.

Lors de son intervention, Dr Corinne Sainte-Luce, directrice adjointe de l’EREGIN, s’attache à définir l’éthique et sa finalité avant de sensibiliser les professionnels à cette démarche spécifique pour analyser  les problématiques éthiques. Elle souligne l’importance des questionnements éthiques pour favoriser une réflexion collective et éclairée, ainsi que pour orienter les prises de décision dans des contextes complexes. L’approche éthique vise également à (re)donner du sens au travail et contrer les routines, les habitudes ou les injonctions de toutes sortes qui peuvent conduire à l’indifférence, voire à la négligence ou à la violence.

« Par la voix de l’EREGIN, nous souhaitons souligner que la bientraitance et l’éthique sont indispensables à l’acte de soin, poursuit Natacha Abelli. Les questionnements sont toutefois légitimes.  Il faut savoir les entendre et échanger avec les personnes compétentes. C’est de cette réflexion que nous progresserons ».

Vieillissement et éthique : quelles réflexions sur la dignité et l’autonomie des personnes âgées vulnérables ?

Lorsque l’âge avance et que la fragilité s’installe, la prise en soins se complexifie et soulève des questionnements éthiques, mêlant le respect de la dignité, l’autonomie et la qualité de l’accompagnement.

Comment pouvons-nous préserver la dignité des ainés en perte d’autonomie et promouvoir leur confort et qualité de vie ? Quelle démarche éthique les soignants et accompagnateurs pourraient-ils suivre pour améliorer cette prise en soins, délicate et indispensable  ?

Autant de questionnements, essentiels et légitimes, que l’espace de réflexion éthique de Guadeloupe et des Îles du Nord (EREGIN) a su insuffler aux professionnels de santé et du grand public, le 19 avril 2024, à l’occasion d’une conférence organisée par le centre hospitalier de la Basse-Terre (CHBT).

En effet, la prise en soins, au quotidien, des personnes âgées vulnérables soulève des défis éthiques complexes qui nécessitent une réflexion approfondie et une approche centrée sur l’humain. Elle demande un équilibre entre le respect de l’autonomie, la protection contre les abus, l’équité et la recherche du bien-être global des patients.

L’objectif de la réflexion éthique est de donner du sens aux choix qui s’équilibrent entre la protection (physique et psychique) et le respect de l’autonomie de la personne âgée vulnérable qui doit être reconnue, non pas comme un simple « objet de soins », mais comme un individu libre de ses décisions.

« Pas de bonne ou de mauvaise réponse »

La question se pose notamment en cas de restriction de la liberté d’aller et venir, parfois contre la volonté des patients, afin de prévenir le risque de chutes. La notion de risque amène très souvent le personnel soignant, ou la famille, à privilégier la sécurité. La démarche éthique encourage un questionnement critique sur la prise de risque et la remise en question de certaines positions pour également tenir compte de la liberté des personnes. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Chaque cas est différent et nécessite une réflexion de l’ensemble des parties prenantes, pour prendre la moins mauvaise décision possible.

Autre facteur d’attention : la présence de troubles cognitifs chez le patient âgé. Cette réalité entraîne une réflexion éthique d’autant plus complexe que les troubles viennent relativiser, de fait, le degré de compréhension ou la possibilité des personnes à faire certains choix qui les concernent.

Cependant, la présence de troubles n’empêche pas une personne d’exprimer des choix, voire des refus. Même si elle n’est pas en capacité de comprendre complètement les enjeux, elle est quand même attachée à ce que nous respections ses décisions. Ce respect de l’autonomie entre ainsi en tension avec le souci de la sécurité.

Du soutien et des ressources aux aidants

La famille et les aidants jouent également un rôle crucial dans la prise en soins des patients âgés vulnérables. Il est important de favoriser une communication ouverte et transparente entre les professionnels de santé, les patients et leurs famille mais aussi d’offrir du soutien et des ressources aux aidants. En effet, la prise en compte de la souffrance et de l’épuisement des aidants doit peser dans la démarche éthique au cours de la prise en soins de la personne âgée vulnérable.

En conclusion, une approche centrée sur la personne, à la fois interdisciplinaire et sensible aux besoins individuels, basée sur une démarche de questionnement éthique, est essentielle pour garantir des soins et un accompagnement de qualité.

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