Parcours de santé complexe : quelle place pour la réflexion éthique ?
Octobre 2022.L’éducation thérapeutique rend la place de sujet au malade chronique, qui doit s’engager dans un nouveau travail : se soigner. Mais plus la maladie est prise en compte et moins la personne affectée est considérée ; et plus la personne est prise en compte et moins la maladie est reconnue…
Organisées les 24, 25 et 26 octobre 2022, à Baie-Mahault, la seconde édition des journées de la coordination en santé a permis au GIP-RASPEG ( plateforme réseaux et actions de santé), organisateur, de présenter son nouvel outil : le DAC, dispositif d’appui à la coordination.
Les DAC, que l’on retrouve dans chaque région, ont pour mission de venir en appui aux professionnels de santé, sociaux, médico-sociaux faisant face à des situations complexes liées notamment à des personnes cumulant diverses difficultés. Ils permettent d’apporter des réponses davantage adaptées et coordonnées entre les professionnels, quels que soient la pathologie, l’âge de la personne qu’ils accompagnent ou la complexité de son parcours de santé.
« Un professionnel de santé peut, par exemple, avoir besoin, pour son patient, d’un appui pour une réactivation de droits, un placement en soins de suite et de réadaptation (SSR) en EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou encore d’une prise de rendez-vous rapide pour une IRM (imagerie par résonance magnétique), confie Pierrette Meury Abraham, infirmière en pratique avancée et membre du conseil d’orientation (CO) de l’EREGIN. Le DAC est ainsi chargé de mobiliser rapidement toutes les ressources existantes notamment pour un aménagement lors d’une demande de maintien à domicile ».
Au cours de ces trois jours de rencontre, l’EREGIN a participé aux travaux afin d’apporter un éclairage éthique au parcours de soins complexe. Le principe de relation de soin ou d’accompagnement entre professionnels et patients a été notamment rappelé : « il s’agit d’une relation d’aide qui manifeste le souci de l’autre et de son bien-être. Elle ne se réduit pas à une relation technique ou socio-professionnelle, mais repose sur l’empathie, l’attention et la confiance ».
Identifier les questionnements et les problématiques éthiques
« Dans l’idéal aucune décision ne devrait être prise sans prendre l’avis du patient, poursuit Pierrette Meury Abraham. Dans un souci éthique c’est important de l’informer de toutes les solutions possibles, leurs avantages et inconvénients. Si le patient ne se sent pas décisionnaire, voire partenaire de la décision, il y a de forte chance que l’amélioration de son état de santé ne soit pas optimale état de santé se dégrade. Le professionnel de santé devra donc être en mesure d’accepter qu’un patient change d’avis, qu’un parcours de soin soit stoppé ou modifié à sa demande ».
Dans ses conclusions, l’EREGIN a notamment soulevé l’importance d’identifier les problématiques et les questionnements éthiques en cas de parcours de santé complexe : se demander quel est le choix de la personne ? Ses capacités pour prendre des décisions ? Le bénéficie qu’elle en tire ? Quels sont les risques, les impacts négatifs et ce qui est équitable ? L’objectif étant de « trouver une solution acceptable éthiquement, médicalement, sécuritairement et pour le patient, même si elle n’est pas idéale ». Cela demande donc un engagement du professionnel dans une démarche éthique en s’appuyant sur différentes ressources : travail pluridisciplinaire, équipe d’appui à la coordination, collégialité, culture du dialogue, cellules éthiques et réflexions collectives sur des questionnements éthiques.
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