Journées de l’éthique en établissement de santé
Décembre 2018 – l’EREGIN organisait, en décembre 2018, sa première édition des « Journées de l’éthique » en établissement de santé et médico-social à l’attention des professionnels concernés. Deux thématiques ont été abordées : “Ethique, vie affective et sexualité” à Gourbeyre et “Ethique et fin de vie” à Bouillante.
Cette première édition des journées de l’éthique en établissement de santé et médico-social, organisée en décembre 2018 à Gourbeyre et à Bouillante, a pour ambition d’échanger avec les professionnels des structures médicales ou médico-sociales accueillant des personnes âgées, porteuses de handicaps ou présentant des troubles psychiques et de les sensibiliser à la dimension éthique du soin et du prendre soin.
L’objectif étant de faire de la pratique éthique un usage quotidien pour ces professionnels de santé.
Parmi les intervenants figure le professeur Michel Hasselmann, directeur de l’espace de réflexion éthique Grand-Est (Erege).
Selon lui “ ‘il doit y avoir chez les soignants une culture de questionnement de l’injonction qu’on nous fait faire ; voire une dialectique dans notre pensée, entre ce qu’on qualifie de juste (qui vient de la loi et des règlements) et ce que l’on considère de bien et de bon pour la personne qu’on soigne. C’est cette dialectique qu’il faut qu’on fasse comprendre aux gens. On doit toujours être entre les deux”.
Deux thématiques ont été retenues : « Éthique, vie affective, sexualité” et « Éthique et fin de vie”.
Les intervenants
Les deux principaux intervenants de ces journées sont membres de l’espace de réflexion éthique Grand-Est (EREGE) : professeur Michel Hasselmann, directeur et Hélène Gebel, ingénieure de recherche
– Pr Michel Hasselmann : docteur en médecine et Professeur honoraire
des universités, directeur de l’espace de réflexion éthique Grand Est (EREGE) et également responsable de l’unité d’éthique clinique au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Strasbourg.
Outre ses fonctions administratives dont celle d’expert auprès de la Haute autorité sanitaire (HAS), Michel Hasselmann a occupé une place prépondérante dans la faculté de médecine de Strasbourg, en dirigeant notamment le diplôme inter-universitaire d’éthique médicale pendant plus de dix ans.
Ses activités de recherche (en éthique et clinique en réanimation…) et ses publications scientifiques sont riches et remarquables aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale.
– Hélène GEBEL : auparavant attachée parlementaire, elle est depuis 2013 ingénieure de recherche à l’espace de réflexion éthique Grand Est (EREGE), et dispense des cours à l’IEP (institut d’étude politique) de Strasbourg et à l’IFSI (institut de formation en soins infirmiers) d’Haguenau, en économie de la santé, en gestion des ressources humaines pour des étudiants en Licence 3 et en Master 1 et sur les questionnements éthiques relatifs à la famille dans le cadre du dispositif « égalité des chances ».
A l’EREGE, Hélène Gébel a en charge l’organisation de colloques, conférences, de journées d’étude et autres manifestations diverses (colloque national des espaces de réflexion éthique, festival de cinéma éthique en projection). Ses interventions ont principalement porté sur les comités d’éthique et les aspects économiques des dilemmes éthiques.
Elle assure également l’animation d’un réseau de médecins et d’universitaires ainsi que la coordination d’une équipe pluridisciplinaire. Elle a été élue en 2018, coordinatrice de la conférence nationale des espaces de réflexion éthique.
Pour partager ces dilemmes éthiques, ô combien difficiles, et enrichir les débats des expertes :
– Dr Sabah Hardy de l’EMSP (équipe mobile de soins palliatifs) du CHBT (centre hospitalier de Basse-Terre).
– Dr Véronique Sibille du service de soins palliatifs du CMS (centre médico-social) à Basse-Terre.
– Dr Valérie Lombion de l’EMDSP (équipe mobile douleur et soins palliatifs) du CHU de Pointe-à-Pitre.
1ère journée : Ethique, vie affective, sexualité
11 décembre 2018 – Au comité de gestion des œuvres sociales hospitalières (CGOSH) à Gourbeyre.
Lors de cette première journée, organisée en partenariat avec l’EPSM (établissement de santé mentale- hôpital psychiatrique de Montéran à Saint-Claude), une approche du concept d’autonomie, puis une conférence interactive sur les problématiques de la vie affective et de la sexualité en institution ont été abordées avant un échange sur les thématiques de la contrainte en institution avec l’étude de cas d’éthique clinique, issus des expériences de professionnels.
“Tout ce qui touche à l’intimité et à la sexualité, ça reste assez tabou alors que ce sont des notions auxquelles sont confrontées tous les professionnels de santé. Tout simplement parce que cela fait partie de la vie”, explique Hélène Gébel, ingénieure de recherche à l’espace de réflexion éthique Grand-Est (EREGE).
2e journée : Ethique et fin de vie
14 décembre 2018 – Centre gérontologique Kalana à Bouillante
Lors de ce second rendez-vous organisé en partenariat avec les établissements Manioukani, les débats se sont concentrés sur les concepts d’éthique et d’autonomie puis à la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie.
Les participants ont également pu entendre le témoignage d’un retour d’expérience sur le doute relatif aux directives anticipées ainsi qu’une intervention sur un cas d’éthique clinique sur l’obstination déraisonnable et le LATA (limitation et arrêt des thérapeutiques actives).
“Il s’agit de transmettre à ces professionnels toute la réflexion, toutes les techniques et toutes les méthodes qu’il faut avoir pour éviter l’obstination déraisonnable, ce qu’on appelait avant l’acharnement thérapeuthique “, explique Pr Michel Hasselmann.
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