À l’heure où les technologies numériques transforment profondément le secteur de la santé, les questions éthiques qui en découlent méritent une réflexion approfondie. C’est dans ce contexte que s’est tenu un webinaire organisé en deux sessions par l’EREGIN.
Le développement de solutions numériques en santé-dossiers médicaux électroniques, télémédecine, intelligence artificielle (IA) appliquée au diagnostic, soulève de nombreux questionnements éthiques.
Afin d’explorer ces enjeux et d’ouvrir le débat sur le sujet, l’EREGIN a réuni, les 13 mars et 9 avril 2025, des professionnels de santé autour d’un webinaire. Une rencontre animée par Hélène Gebel, ancienne coordinatrice de la Conférence nationale des espaces de réflexion éthique (CNERER) et actuelle référente éthique chez Sopra Steria (entreprise de services numériques).
Après une introduction à l’éthique du numérique et à ses principes, le webinaire s’est appuyé sur des exemples d’applications numériques en santé pour discuter des enjeux éthiques qu’ils sous-tendent. Ont ainsi été abordées la problématique de la confidentialité des données médicales ainsi que les transformations profondes de la relation patient-soignant induites par les technologies numériques. Par ailleurs, certains des enjeux complexes soulevés par l’intelligence artificielle en médecine ont fait l’objet d’une attention particulière.
Réglementations strictes pour protéger les données personnelles
Lors de son intervention, Hélène Gebel a notamment rappelé que toute technologie reflète les valeurs de ceux qui la conçoivent.
« Il est par conséquent crucial de s’interroger sur ce qui guide les ingénieurs dans leurs choix, au-delà de la morale et de la réglementation, explique-t-elle. Pour cela, une analyse sous l’angle des principes est souvent privilégiée. C’est ainsi que l’UNESCO, l’Union européenne (Commission et Parlement), ou encore le Comité national pilote d’éthique du numérique ont jusqu’alors procédé. Les principes clés incluent notamment les droits fondamentaux, la non-discrimination, la transparence, le consentement, la responsabilité sociale et environnementale, la qualité et la sécurité des systèmes ».
Selon Hélène Gebel, les applications numériques en santé peuvent présenter des biais, mais aussi contribuer à améliorer l’inclusivité comme en témoigne l’avatar IRIS, premier assistant conversationnel au service des sources et des malentendants. « Les plateformes de santé doivent respecter des réglementations strictes pour protéger les données personnelles, les principes de consentement, de transparence et de secret professionnel. Cependant, il existe toujours des risques de cyberattaques », précise-t-elle.
Ces outils, qu’ils reposent ou non sur des systèmes d’intelligence artificielle, ne sont donc pas infaillibles. Comme le souligne Hélène Gebel, « un contrôle humain, voire une validation médicale dans certains cas », demeure essentiel pour garantir la pertinence, la sécurité et l’éthique de leur utilisation.