Chute chez la personne âgée : le rôle de l’éthique dans la prévention
Les 6 et 7 décembre 2022, l’agence régionale de santé organisait aux Abymes un séminaire sur la prévention des chutes chez la personne âgée. L’occasion pour l’EREGIN d’apporter aux professionnels un éclairage éthique sur le sujet.
La chute chez la personne âgée est la première cause de mortalité évitable. Selon les chiffres du gouvernement, « chaque année, 2 millions de chutes de personnes âgées de plus de 65 ans sont responsables de 10 000 décès ». Pour tenter d’inverser la tendance, un plan national triennal a été lancé en 2022. Objectif : réduire de 20 % le nombre de chutes mortelles ou entraînant une hospitalisation des personnes de 65 ans et plus. Cinq axes de prévention ont ainsi été dégagés : savoir repérer les risques de chute et alerter ; aménager son logement pour éviter les risques ; des aides techniques à la mobilité faites pour tous, l’activité physique et la téléassistance pour tous.
Activité physique adaptée, « meilleure arme anti-chute »
Indispensable à la politique du prendre soin, la dimension éthique, en matière de prévention des chutes chez la personne âgée, a également été abordée. « Ethique et prévention vont de pair, poursuit Dr Piolet. La prise en soin de la personne âgée ne va pas de soi. La tendance à l’infantilisation et à la surprotection est très fréquente chez les proches et le personnel soignant. Bien souvent, on ne demande pas l’avis de la personne âgée avant de prendre une décision pour sa sécurité. En invitant l’espace de réflexion éthique de Guadeloupe et des Iles du Nord (EREGIN) à ce séminaire, j’ai souhaité qu’un éclairage éthique soit transmis notamment pour redonner une place d’acteur aux personnes. En voulant à tout prix éviter la chute d’une personne âgée, il n’est pas rare de lui faire prendre d’autres risques. Il est primordial de remettre systématiquement le patient au centre du soin : la solution doit venir de lui. Le soignant est là pour l’accompagner, il doit faire avec lui et non pas à sa place. Chacun doit comprendre que s’il faut essayer de diminuer les risques évitables, le risque zéro n’existe pas et que vivre c’est prendre des risques ».
Intitulée « Prévenir la chute sans tomber dans l’inacceptable : lorsque l’éthique paraît », après l’évocation d’un cas clinique et d’un rappel des principes éthiques, les membres de l’EREGIN ont exposé le cadre éthique pour les soignants dans la prévention des chutes de la personne âgée. L’espace pointe ainsi quatre grands axes à mettre à œuvre :
-apprendre à travailler (avec) ses valeurs et l’incertitude ;
-identifier les problématiques et les questionnements éthiques : le choix de la personne, ses capacités à prendre des décisions, pour quel bénéfice, avec quels risques négatifs… avant de trouver une solution acceptable éthiquement, médicalement, sécuritairement et acceptable pour le patient, même si elle n’est pas « idéale ». Cela nécessite bien souvent négociation et accompagnement.
-S’engager, au quotidien, dans une démarche éthique ;
-privilégier, avec leur équipe, le travail pluridisciplinaire, la collégialité, la culture du dialogue, la mise en place de cellules éthiques et les réflexions collectives sur des questionnements éthiques.
Remettre le patient au centre du soin
Indispensable à la politique du prendre soin, la dimension éthique, en matière de prévention des chutes chez la personne âgée, a également été abordée. « Ethique et prévention vont de pair, poursuit Dr Piolet. La prise en soin de la personne âgée ne va pas de soi. La tendance à l’infantilisation et à la surprotection est très fréquente chez les proches et le personnel soignant. Bien souvent, on ne demande pas l’avis de la personne âgée avant de prendre une décision pour sa sécurité. En invitant l’espace de réflexion éthique de Guadeloupe et des Iles du Nord (EREGIN) à ce séminaire, j’ai souhaité qu’un éclairage éthique soit transmis notamment pour redonner une place d’acteur aux personnes. En voulant à tout prix éviter la chute d’une personne âgée, il n’est pas rare de lui faire prendre d’autres risques. Il est primordial de remettre systématiquement le patient au centre du soin : la solution doit venir de lui. Le soignant est là pour l’accompagner, il doit faire avec lui et non pas à sa place. Chacun doit comprendre que s’il faut essayer de diminuer les risques évitables, le risque zéro n’existe pas et que vivre c’est prendre des risques ».
Intitulée « Prévenir la chute sans tomber dans l’inacceptable : lorsque l’éthique paraît », les membres de l’EREGIN ont, après l’évocation d’un cas clinique et d’un rappel des principes éthiques, exposé le cadre éthique pour les soignants dans la prévention des chutes de la personne âgée. L’espace pointe ainsi quatre grands axes à mettre à œuvre : apprendre à travailler (avec) ses valeurs et l’incertitude ; identifier les problématiques et les questionnements éthiques comme le choix de la personne, ses capacités à prendre des décisions, pour quel bénéfice, avec quels risques négatifs… avant de trouver une solution acceptable éthiquement, médicalement, sécuritairement et pour le patient, même si elle n’est pas « idéale ». Cela nécessite bien souvent négociation et accompagnement. Plus globalement, l’EREGIN encourage les professionnels à s’engager, au quotidien, dans une démarche éthique et de privilégier, avec leur équipe, le travail pluridisciplinaire, la collégialité, la culture du dialogue, la mise en place de cellules éthiques et les réflexions collectives sur des questionnements éthiques.
*EHPAD : établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
**MAS : maison de santé spécialisée
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